Nous allons commencer 2017 avec des élections (non, pas celles dont parlent tant les médias !) mais par une élection qui concerne la Forêt : celle des conseillers des CRPF (Centre Régional de la Propriété Forestière) et pour nous plus précisément celle des conseillers départementaux du CRPF Grand Est.

Les CRPF sont administrés par leur propre conseil, composé :
1° de membres élus par un collège départemental intégrant les propriétaires privés possédant plus de 4 ha de bois, ainsi que ceux qui disposent d’un document de gestion durable (plan simple de gestion agréé, code des bonnes pratiques sylvicoles, règlement type de gestion) ;
2° de membres élus par les organisations professionnelles les plus représentatives de la forêt des particuliers, groupées en collège régional ;
3° d’un représentant du personnel désigné par les organisations syndicales représentatives.

Ce Conseil de Centre oriente et développe la production de la forêt privée. Il agrée notamment les plans simples de gestion PSG. Les conseillers travaillent avec les équipes Ingénieurs-Techniciens de leur département pour mettre en application les grandes orientations régionales. Ils siègent à de nombreuses commissions (Conseils Départementaux Chasse-Faune Sauvage, Révision de Cadastre, Natura 2000,…), afin de défendre l'intérêt de la forêt privée et de ses propriétaires».

C’est très bien, me direz-vous ? Oui, j’en conviens : un seul hic ; nos représentants sont pour la majorité d’entre eux, réservataires. Représentent-ils vraiment ceux qui ne le sont pas?

En effet, un réservataire est un propriétaire forestier qui a plus de 25 ha d’un seul tenant. En Alsace particulièrement un réservataire n’a pas les mêmes intérêts pour la forêt qu’un propriétaire de moins de 25 ha. En effet, le réservataire peut chasser chez lui ou louer son droit de chasse (100 euros de l’hectare ou plus). C’est dans ce cas un revenu financier significatif perçu sans avoir à faire de la sylviculture ! Par contre, les communes gèrent la chasse des autres propriétaires (dont 59 400 ha de forêt privée) et dans la majorité des cas, elles encaissent le revenu à la place de ceux-ci.

Les chiffres annoncés dans la revue forestiers d’Alsace de décembre 2016 sont eux aussi significatifs. : 84 550 propriétaires ont moins de 25 ha (150 propriétaires ont plus de 25 ha). Cela signifie que les difficultés rencontrées par ces 84 550 propriétaires ne seront pas abordées par les représentants au CRPF puisque leurs préoccupations forestières sont différentes.

Quelques exemples : trouver les limites de petites parcelles s’avère être un réel exploit, créer un chemin forestier sans être obligé de demander l’accord à plusieurs propriétaires facilite l’exploitation des parcelles, être l’interlocuteur d’acheteurs est plus aisé quand on leur propose des volumes conséquents, obtenir des aides de l’état est plus facile lorsque l’on atteint les surfaces requises dans les cahiers des charges, faire face aux dégâts de gibier, etc…

J’ai voulu vous sensibiliser en ce début d’année à la politique forestière mise en place et dont nous ne sommes pas vraiment acteurs puisque peu d’entre nous voteront. Or la politique qui en découlera nous concernera tous.

Malgré les doutes qui subsistent en moi concernant cette représentativité, je pense qu’il est de notre devoir de voter afin que nos élus soient forts face aux institutions. J’aimerais aussi qu’ils prennent conscience que nous ne sommes pas dupes et que nous comptons sur leur loyauté pour représenter TOUS les propriétaires forestiers alsaciens sans distinction et au mieux de leurs intérêts forestiers.

Je vous souhaite à tous ainsi qu’à vos familles, une très belle nouvelle année.

Le Président,